Composition
3ième
lettres et langues étrangères
Le
jeune Algérien des années 1940 n’avait ni passé ni avenir. Il survivait d’une
façon misérable dans les campagnes dont les terres, les meilleures avaient été
prises par la colonisation. Les jeunes de ma génération cherchaient avidement à
comprendre la société et ses problèmes. Ils se posaient des questions :
pourquoi la colonisation ? Pourquoi l’humiliation et la misère ? Pourquoi y
a-t-il des riches et des pauvres ? Comment faire pour être libres et vivre
mieux ?
Les pays arabes
ne nous offraient aucun modèle positif. C’était partout des monarchies et des
féodalités, le luxe insolent d’une minorité et l’arbitraire à l’égard des
peuples. Ce n’était pas du tout ce dont nous rêvions dans le petit groupe de
jeunes nationalistes dont je faisais partie. Personnellement, j’ai eu la chance
au collège, vers l’âge de 15 ans, de trouver des livres qui parlaient de
révolution et de socialisme. J’ai passé des nuits entières à les lire et à les
relire. Brusquement, je comprenais que la colonisation n’était pas une
fatalité, mais le résultat d’un système d’exploitation de l’homme par l’homme,
qu’on pouvait donc combattre.
Le
colonialisme, ce n’est pas une question de morale ou de région ni une histoire
anecdotique de coup d’éventail, mais un instrument de pillage des ressources
d’un pays par les sociétés capitalistes d’un autre pays. C’est un problème de
conquête du marché national pour y vendre les produits industriels fabriqués à
l’étranger, pour tirer le maximum de profits de la terre et des hommes.
L’indépendance politique, c’est-à-dire le remplacement des dirigeants français
par des Algériens, ne pouvait avoir son véritable sens que par des
transformations de la société et du système dirigeant lui-même. C’est pourquoi
l’idéal proposé dans mes lectures, celui d’une société juste et solidaire, fondée
sur la propriété collective des moyens de production, m’a séduit. J’en ai parlé
à mes amis. Certains d’entre eux éprouvaient la même inquiétude à l’idée d’une
indépendance qui aboutirait au pouvoir d’un monarque, d’une bourgeoisie ou
d’une bureaucratie d’Etat. Nous rêvions d’une indépendance qui libérerait
réellement la population, qui donnerait les terres aux paysans et une vie
meilleure aux ouvriers. Nous rêvions confusément à un système social
démocratique et juste, au service des plus démunis et des plus malheureux.
C’est alors que nous avons décidé de créer la première cellule de jeunes de
notre quartier. C’était en 1944. De nombreux jeunes Algériens y ont adhéré. Il
y avait parmi eux deux jeunes Européens. L’un s’appelait Henri Maillot et
l’autre Fernand Yveton.
Les deux rives de la Méditerranée dimanche 30 avril 2006
Questions
II- COMPREHENSION : ( 12pts)
1- Relevez du texte les indices de l’énonciation .
2-« L’indépendance politique, c’est-à-dire
le remplacement des dirigeants français par des Algériens. »
Dans cette phrase , l’expression soulignée introduit :
a-
une
comparaison .
b-
une
illustration .
c-
une
explication.
Recopiez la bonne réponse.
3- Complétez ce
tableau à l’aide des
informations prises dans la liste suivante :
Colonialisme
|
Indépendance
|
-
-
_
|
_
-
-
|
un instrument de pillage- système
social démocratique et juste -un système d’exploitation - une société juste et
solidaire- l’humiliation et la misère- une vie meilleure aux ouvriers
4/« Nous rêvions
d’une indépendance. »
A qui renvoie le pronom souligné dans le texte ?
5/ Par quel moyen l’auteur a-t-il
trouvé des réponses aux questions posées dans le premier paragraphe ?
Répondez en relevant du texte les phrases qui le montrent.
6- Relevez du dernier paragraphe
une phrase qui montre que l’auteur , bien que jeune, n’est pas resté inactif
face aux agissements des forces coloniales.
7/
Relevez du texte une phrase qui montre que le désir d’indépendance et de
justice n’était pas partagé uniquement par les jeunes algériens.
8/ Donnez un titre au texte
EXPRESSION ECRITE : (8 pts)
Vous traiterez au choix l’un des
deux sujets :
1/ Faites le compte rendu objectif
de ce texte.
2/ « Le jeune Algérien des
années 1940 n’avait ni passé ni avenir. Il survivait d’une façon misérable dans
les campagnes dont les terres, les meilleures avaient été prises par la
colonisation »
Rédigez un texte d’une quinzaine de lignes dans lequel vous donnerez la
parole à un ancien moudjahid afin qu’il décrive les conditions qui l’ont amené
à prendre les armes contre le colonialisme français.
CORRIGE
COMPREHENSION : ( 12 pts )
1/ je/nous/personnellement/ mes (0,5x4) 2 pts
2/ Une explication (1pt)
3/ ( 0,25x6) 1.5
Colonialisme
|
Indépendance
|
- un instrument de pillage
- un système d’exploitation
_ l’humiliation et la misère-
|
_ système social démocratique
et juste
- une vie meilleure aux
ouvriers
- une société juste et
solidaire
|
4/L’auteur et les jeunes de sa génération – l’auteur et ses
amis- l’auteur et le groupe de jeunes nationalistes
L’auteur et les jeunes Algériens ( 2pts)Accepter une
réponse
5/« Personnellement, j’ai eu la chance au collège, vers l’âge
de 15 ans, de trouver des livres qui parlaient de révolution et de socialisme.
J’ai passé des nuits entières à les lire et à les relire. Brusquement, je
comprenais que la colonisation n’était pas une fatalité, mais le résultat d’un
système d’exploitation de l’homme par l’homme, qu’on pouvait donc combattre. » ( 2pts)
6/ « C’est alors que nous avons décidé de créer
la première cellule de jeunes de notre quartier ».(1,5pt)
7/ « Il y avait parmi eux deux jeunes Européens.
L’un s’appelait Henri Maillot et l’autre Fernand Yveton »(1pt) (
accepter une phrase)
8/ Accepter tout titre en rapport avec la thématique.1pt
EXPRESSION ECRITE ( 8pts)
Compte rendu objectif
|
Production écrite
|
-
Structure
du CRO
(accroche et résumé) 1,5
-
Respect
des informations essentielles 1,5
-
Reformulation
1 ,5
-
Condensation
1,5
-
Correction
de la langue 2
|
-
Compréhension du sujet 1pt
-
Pertinence des idées 1,5
-
Cohérence 1.5
-
Plan 1
-
Correction de la langue3
|